Relaxe pour le présumé chauffard filmé à 225 km/h

par
Maître de Caumont
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1 février 2008

Article d’Alexandra GUILLET sur LCI.FR le 1er Février 2008

La relaxe a été prononcée pour un présumé chauffard qui aurait roulé à 225 km/h et aurait diffusé ses exploits sur le net. Le tribunal correctionnel de Nancy a motivé sa décision par le fait qu’il était impossible de préciser la date de réalisation du film et de sa mise en ligne sur internet et que l’infraction pouvait éventuellement être prescrite, argument qu’avait longuement soulevé à l’audience l’avocat du prévenu Me Eric de Caumont.

La vidéo, intitulée « En retard ! », avait été montrée à la cour le 18 janvier. Un conducteur, au profil « ressemblant » à celui du jeune homme poursuivi, selon les différentes parties, y était filmé pendant sept minutes lors de plusieurs trajets à vive allure sur une nationale et en ville, Elvis Presley en bande-son. L’aiguille du compteur flirtait à deux reprises avec les 230 km/h sur une portion de route près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) limitée à 110 km/h. L’automobiliste était également filmé alors qu’il accélère brièvement en ville, sans précision de vitesse. Un petit message clôturant la vidéo, mise en ligne sur le site YouTube en  novembre 2006, remerciait « Loïc (le prénom de l’accusé, Ndlr) et sa trottinette« .

« Le pare-brise présente une fêlure, or la voiture du prévenu a eu son pare-brise changé en mai 2005. C’est en outre l’un de ses amis qui a mis la vidéo en ligne. Et ces deux jeunes habitent près de Lunéville, où l’infraction a été commise », avait observé le parquet. « Mis bout à bout, tous ces éléments font sens », avait assuré le parquet, qui avait requis trois mois de prison avec sursis, l’annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant un an et 1.000 euros d’amende.

A la barre, Loïc avait à plusieurs reprises nié être l’auteur des faits. Son avocat avait dénoncé un « empilage plus ou moins hasardeux d’un faisceau d’indices » relevant du « royaume du n’importe quoi ». Un policier féru d’internet était tombé par hasard sur la vidéo, ce qui avait lancé l’enquête. Les fichiers de la police n’avaient livré qu’un seul propriétaire prénommé Loïc en Meurthe-et-Moselle pour le modèle de voiture recherché.