Extraits d’un article paru dans L’Est Républicain du 18 février 2010 et signé Dominique Campistron
– Me Eric de Caumont, vous êtes avocat spécialisé dans la défense des automobilistes, que vous inspirent ces radars feux rouges ?
– Nous n’avons pas encore trop de contentieux parce que ce système est très récent. Néanmoins, je me pose un certain nombre de questions. Cet appareil étant entièrement automatique, c’est à dire dénué d’une étincelle d’intelligence, sera-t-il capable de faire le distinguo entre une voiture franchissant allègrement le feu rouge et une auto ayant freiné un peu après le feu, je ne le crois pas. […]
– Vous avez décelé également un point faible dans le fonctionnement des radars feux rouges.
– Imaginez que vous êtes arrêté à un feu rouge, vous entendez la sirène d’un véhicule prioritaire, une ambulance, des motards, une voiture de police ou du Samu, que faites-vous ? Si vous avancez pour laisser passer les secours sans être flashé. Vous imaginez : ces radars pourraient inciter des automobilistes à adopter un comportement incivique. Si vous restez sur place, c’est peut-être la vie d’une personne qui est en jeu. […] Et je ne pense pas que les pouvoirs publics aient réfléchi beaucoup sur ces situations. On nous dit qu’il s’agit de cas isolés. Je m’interroge : faut-il faire courir de graves risques à une personne en danger pour respecter la loi?