France Soir – Outils d’aide à la conduite. C’est une régression.

par
Maître de Caumont
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27 novembre 2011

France SoirDans le numéro de France Soir daté du samedi 26 novembre 2011, Maître de Caumont explique pourquoi la transformation des avertisseurs de radars en « outils d’aide à la conduite », constitue une régression en matière de liberté et de sécurité routière.

FRANCE-SOIR A partir de mardi, les avertisseurs de radars se transforment en « outils d’aide à la conduite ». Quelle est la différence ?

ÉRIC DE CAUMONT Attention, il ne s’agit pas d’une nouvelle législation, mais d’un accord conventionnel entre les fabricants d’avertisseurs de radars et le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Un accord de dupes, selon moi. Difficile de dire aujourd’hui ce que cela va modifier réellement : il faut attendre de voir comment se comporteront les nouveaux systèmes, une fois les mises à jour effectuées. S’il s’agit juste de changer l’appellation « radars mobiles » en « zones de danger », peu m’importe : on peut aussi les appeler « pianos à queue », tant que je suis informé ! Mais, au-delà de la modification de vocabulaire, le nouveau système sera-t-il aussi performant ou a-t-il été vidé de sa substance ?

F.-S. En quoi serait-il moins efficace ?

E. C. La valeur ajoutée des produits de Coyotte ou Inforad, c’était de constituer un système légal permettant aux automobilistes de signaler de façon interactive les radars non fixes. La communication entre les individus est un droit fondamental. Par le passé, on utilisait les appels de phares et la radio. Mais si ces nouveaux « outils » sonnent tous les cinq kilomètres pour m’indiquer que je peux croiser soit un radar, soit une zone de travaux, soit de la brume, soit un virage dangereux, soit un chien écrasé, cela deviendra infernal et ingérable ! Derrière l’apport en matière de sécurité routière, le produit sera noyé dans un magma de surinformation. Si c’est le cas, ce serait une régression qui n’était pas du tout dictée par la loi. Et les automobilistes seraient les « cocus » de l’affaire.

F.-S. Peut-on continuer à utiliser les anciennes applications indiquant les radars fixes ?

E. C. Bien sûr, si elles fonctionnent ! Elles sont parfaitement légales et je défie quiconque de condamner un automobiliste qui y aurait recours : il n’y pas de peine sans loi, or la loi ne les interdit pas plus qu’avant. Quant aux radars fixes, les automobilistes ont toujours pu disposer d’une carte. Toutes les semaines, des sites Internet mettent à jour les nouvelles installations. Chacun peut les consulter, les imprimer, ou en dresser lui-même, c’est légal.

F.-S. Que risquent ceux qui possèdent des détecteurs de radars, illégaux eux ?

E. C. Ces appareils qui détectent les ondes émises par les radars, fixes et mobiles, sont interdits depuis 1975. Ils sont très peu utilisés aujourd’hui. Si vous en possédez un et que vous soyez arrêté, vous risquez jusqu’à 1.500 € d’amende et trois ans de suspension de permis, la confiscation de l’appareil et, en cas de condamnation, un retrait de deux points.

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