Il nie être le chauffard filmé à 225 km/h

par
Maître de Caumont
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18 janvier 2008

Article d’Alexandra GUILLET, sur LCI.FR le 18 Janvier 2008

« Ce n’est pas moi », « je ne me reconnais absolument pas ». Le jeune homme poursuivi devant le tribunal correctionnel de Nancy pour « mise en danger d’autrui » a nié, vendredi, être le conducteur de la voiture filmée à 225 km/ près de Lunéville. La vidéo, intitulée « En retard ! » a été montrée durant l’audience.

Le conducteur, dont le profil est « ressemblant » à celui de l’accusé, selon les différentes parties, est filmé pendant sept minutes lors de plusieurs trajets à vive allure sur une nationale et en ville, Elvis Presley en bande-son. L’aiguille du compteur flirte à deux reprises avec les 230 km/h sur une portion de route près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) limitée à 110 km/h. L’automobiliste est également filmé alors qu’il accélère brièvement en ville, sans précision de vitesse. Un petit message clôturant la vidéo, mise en ligne sur le site Youtube en  novembre 2006, remercie « Loïc (le nom de l’accusé, Ndlr) et sa trottinette« .

« Le pare-brise présente une fêlure, or la voiture du prévenu a eu son  pare-brise changé en mai 2005. C’est en outre l’un de ses amis qui a mis la  vidéo en ligne. Et ces deux jeunes habitent près de Lunéville, où l’infraction a  été commise », a observé le parquet. « Mis bout à bout, tous ces éléments font sens », a assuré le parquet, qui a requis trois mois de prison avec sursis, l’annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant un an et 1000 euros d’amende.

Au « royaume du n’importe quoi »

« Comment peut-on raisonnablement fonder une poursuite et a fortiori entrer en voie de condamnation sur la base d’une vidéo dont l’origine est inconnue ? Personne de la police n’a rien vu directement », s’est indigné l’avocat du conducteur présumé, Me Eric de Caumont.

Un policier féru d’internet était tombé par hasard sur la vidéo, ce qui avait lancé l’enquête. Les fichiers de la police n’avaient livré qu’un seul propriétaire prénommé Loïc en Meurthe-et-Moselle pour le modèle de voiture recherché. Dénonçant l' »empilage plus ou moins hasardeux d’un faisceau d’indices »  relevant du « royaume du n’importe quoi« , Me de Caumont a plaidé la relaxe de son client.  Le tribunal correctionnel de Nancy rendra sa décision le 1er février.