Extraits d’un article du Figaro du 24 février 2010 signé Cyrille Louis.
[…] Ils se prénomment Coyote, Avertinoo, Snooper – et leur succès fulgurant est désormais scruté de près par les pouvoirs publics. Pour l’heure, fixes aussi bien que mobiles sur le bord des routes sont certes parfaitement autorisés en France. Depuis peu, cependant, plusieurs associations de lutte contre l’insécurité routière en demandent l’interdiction. Policiers et gendarmes spécialisés dans la surveillance des routes s’inquiètent de leur multiplication. Signe d’une relative effervescence, le Secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a récemment lancé un avertissement au micro d’Europe1, déclarant : « c’est un moyen qui, pour l’instant, est légal. S’il venait à gêner la lutte contre l’insécurité routière, nous serions amenés, naturellement, à étudier ce cas là. »
Ces derniers mois, le nombre d’abonnés à la communauté Coyote, qui permet d’échanger en temps réel des informations sur l’état du trafic et du réseau, ainsi que sur la présence de contrôles de vitesse, a connu une véritable explosion. « De 15 000 utilisateurs déclarés début 2008, nous sommes passés à 350 000 actuellement », affirme le fondateur de la société, Fabien Pierlot, qui précise : « Nous enregistrons actuellement près de 40 000 nouveaux abonnés par mois. » S’inspirant de ce succès, plusieurs offres concurrentes ont récemment vu le jour.
[…] Autorisés dans la plupart des pays européens, Coyote et ses concurrents ne sont à ce jour prohibés qu’en Suisse, en Autriche et en Allemagne. « Je ne vois d’ailleurs pas bien comment la loi française pourrait interdire à des automobilistes de se prévenir mutuellement des dangers de la route », plaide par avance Me Eric de Caumont, avocat spécialisé dans les traitements des contentieux routiers.