Extrait d’un article paru dans l’Est Républicain du 10 mars 2010 et signé Ludovic Bassand
Questions à Eric de Caumont, avocat spécialisé dans l’automobile.
– Que vous inspire le parc automobile de l’Etat, toujours aussi somptueux en ces temps de crise ?
– Dans la mesure où l’administration a la possibilité d’acheter des voitures aux frais du contribuable, on pourrait imaginer qu’elle donne l’exemple en terme de modération. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Ce n’est pourtant pas parce qu’ils ne paient pas que nos ministres doivent s’offrir un luxe qui n’est pas indispensable à leurs fonctions.
– Peut-être, faut-il voir dans ces achats de puissantes berlines un geste de soutien à l’industrie automobile française ?
– Certe, c’est le seul point positif. Car aujourd’hui, à part l’Etat, je ne vois pas qui peut être assez fou pour acquérir une voiture de luxe. En France, rouler dans de puissantes automobiles, c’est un sacerdoce. A moins de vouloir servir de gibier à radars, bien entendu ! Pour le commun des mortels, actuellement, le meilleur choix, c’est la Logan. Mais comme les ministres n’ont que rarement des problèmes avec les radars, les voitures haut de gamme, pour eux, représentent toujours un must. Curieusement, je n’ai jamais été sollicité par des ministres pour plaider des affaires d’excès de vitesse.